Bernard Thibault
Bernard Thibault, nait en janvier 1959 à Paris, et intègre adolescent le centre de formation de la SNCF où il finira par être embauché son diplôme en poche.
Très rapidement il se syndicalise et devient responsable de la commission chargée des revendications propres aux jeunes employés, centralisant leurs problématiques, et l’appréhension de leurs conditions de travail. Au vu de ses capacités d’engagement et de son implication, il est élu secrétaire des cheminots dès 1982, intègre au passage le parti communiste français, et devient à partir des années 1990, une figure incontournable de l’action syndicale, secrétaire général des différentes organisations et branches du syndicat auprès de la SNCF. En 1995 il est l’un des militants les plus actifs dans les grèves qui secouent le pays, et fait plier le gouvernement sur la réforme des retraites. Actif, audacieux, fin orateur il incarne le souffle nouveau de la CGT qui gagnera des centaines d’adhérents grâce à ses prestations et la hargne qui l’anime pour tenir tête au gouvernement et aux institutions.
Une CGT dont il renforcera et assoira les pouvoirs et l’influence, au détriment des autres fédérations lorsqu’il en prendra la direction en 1999. Il n’a pas son pareil pour mobiliser les foules, organiser manifestations, grèves, rallier les sympathisants à sa cause qui reste basée sur des valeurs essentielles dont dépendent la dignité et l’intégrité des travailleurs. Pas question pour lui de se satisfaire des acquis, il ne cesse d’agir pour améliorer les conditions de travail des salariés et mener tambour battant son combat contre les projets de loi pour la réforme des retraites.
Avec son allure de soixante-huitard, il semble toujours rester sur la réserve, un peu timide alors que la plupart des événements le placent sur le devant de la scène. Lorsqu’il prend la parole, avec son sens de la formule bien connu de tous, camarades et syndicalistes écoutent passionnément cet homme engagé depuis son plus jeune âge dans une cause pour laquelle il n’a jamais failli ni douté. Surnommé le « sphinx », de par sa réserve, il met pourtant tous ses ennemis au tapis, en quelques phrases ou actions, très froidement et avec un recul glaçant. Il n’en fait pas des tonnes et va toujours à l’essentiel, profondément fidèle aux idées qui l’animent et à la vie de famille qu’il mène discrètement depuis toujours.
Il n’alimente pas les cancans médiatiques, réservant son énergie à ce qui le passionne, les préoccupations salariales et l’encadrement des réformes. On l’accuse de frayer avec le gouvernement, de Sarkozy, il n’a pas de compte à rendre à ses détracteurs, il se concentre sur ses objectifs et n’hésite pas à dénoncer les malversations syndicales des militants qui abusent parfois de leur pouvoir. Décriée parfois, la compromission ne passera pourtant jamais par lui. Il gardera les rennes de la CGT durant 14 ans avant de tirer sa révérence et laisser place à son poulain, Thierry Lepaon, devant une foule émue venue remercier celui qui a su donner une autre image aux syndicats en général et à la CGT en particulier. Inlassable travailleur, lui qui a fait plier bien des ministres du Travail et des fonctionnaires de l’état en mal de réformes déteste en fait toute forme de conflits, de révolte et de bras de fer.
Il n’aime rien tant que la négociation et la médiation par la manière douce, même s’il a agi a contrario par le passé, poussé par la nécessité de voir enfin avancer la condition pour laquelle il se bat depuis toujours.