José Bové
José Bové, l’homme à la pipe, est l’une des figures centrales du syndicalisme français, antimondialiste, et homme politique truculent.
Il nait le 11 juin 1953 en Gironde, son père, agronome réputé, est directeur régional de l’INRA, tandis que sa mère enseigne les sciences naturelles. Autant dire qu’il trempe dès son plus jeune âge dans un environnement propice à l’intérêt pour les matières agricoles et la défense de la nature. Réfractaire à toute forme de soumission, il est exclu des établissements jésuites qu’il fréquente, mais obtient tout de même brillamment son baccalauréat.
Après mai 1968 ses idéaux anarchistes et antimilitaristes se précisent, il se rapproche des mouvements chrétiens ouvriers, et dénonce la barbarie de la guerre du Vietnam. Il refuse de faire son service militaire lorsqu’il y est appelé et il est considéré comme déserteur en 1972. Il trouve alors refuge dans une exploitation agricole des Pyrénées et rejoint bien vite le rassemblement national du Larzac contre l’extension du camp militaire, où il affirme sa personnalité qui le conduira a être condamné pour vol de documents de l’armée.
Il s’installe ensuite en cours d’année 1976 avec son épouse sur le Causse du Larzac, élevant du bétail, mais ne se résolvant pas pour autant à renoncer à la fougue qui l’anime pour revendiquer la cause agricole, dénoncer les inégalités, le malaise des exploitations. Il devient très rapidement un leader en la matière et se retrouve à la tête de toutes les manifestations de mécontentement du haut de son tracteur.
Meneur d’hommes et charismatique, il fonde des syndicats et participe à la création de la Confédération Paysanne, devenant l’un de ses secrétaires et accentuant le bras de fer contre l’industrie agro alimentaire, argumentant pour le respect tant de l’environnement que de la profession de paysan. Il multiplie les actions et informe inlassablement les petits producteurs quant aux risques encourus, défendant l’excellence du terroir et de la production française. Antimondialiste pur et dur, il ne se borne pas à agir uniquement pour l’agriculture.
La santé de la planète est son cheval de bataille, il s’associe à Green Peace dans certaines actions d’éclat, contre la reprise des essais nucléaires, lutte contre la main mise américaine et les chaines de fast food qui s’installent dans l’hexagone, dénonce la mal bouffe, démonte un Mac-Donald en cours de construction, sabote des cultures OGM. De procès en condamnation il est présent sur la scène médiatique où il en profite pour mettre en garde, dénoncer et informer sur ses combats au nom de la santé, il est parfois écouté, souvent décrié, ne se cantonnant pas à sa seule expression syndicaliste.
Il prend parti pour de nombreuses causes, n’hésitant pas à s’impliquer personnellement, ce qui lui coûte de nombreux ennemis et de se faire souvent lâcher par la classe politique qui le soutient un certain temps. Il porte ainsi son activité syndicaliste au-delà du territoire national et s’engage pour le monde paysan à l’échelle internationale, Colombie, Corée du Sud, Bolivie, ne baisse jamais la garde malgré ses nombreux démêlés judiciaires.
Il reste LE fervent défenseur de la cause agricole prônant un retour aux valeurs essentielles pour la santé de tous.