Marc Blondel
Figure emblématique du syndicalisme, Marc Blondel nait le 2 mai 1938 à Courbevoie. Il rallie Force Ouvrière dès son plus jeune âge, à 20 ans, tandis qu’il poursuit des études de droit et accumule les petits boulots pour gagner son pain quotidien.
Très rapidement il devient un acteur essentiel de la lutte pour l’amélioration des conditions de travail des salariés. Il devient secrétaire du syndicat des organismes sociaux poste qu’il cumule avec celui de secrétaire permanent de l’Union Syndicale en région parisienne. Proche du parti socialiste, il intègre aussi la loge du Grand Orient de France qui fera de lui un franc-maçon accompli et notoire. Il cumule et occupe successivement des postes de secrétaires dans diverses fédérations.
Il sera élu en 1989 secrétaire général de FO et remportera quatre victoires successives jusqu’en 2000, porté par sa personnalité hors du commun et les bras de fer qui l’ont rendu célèbre. Il est un des interlocuteurs les plus décidés lors des grèves de 1995, s’intéresse de près à l’économie et affiche des opinions contre la réduction du temps de travail qui diminuera selon lui le pouvoir d’achat des travailleurs. Visionnaire, caractériel, truculent, il s’impose dans les médias, les meetings, les réunions, ralliant de nombreux adhérents, mais se faisant également beaucoup d’ennemis dans les rangs des réformateurs et des modérés. Toute sa vie il agira pour la défense de la dignité et du respect dû aux salariés de toutes les entreprises françaises, privées ou publiques.
Il tiendra tête au gouvernement Fillion, s’opposant à la réforme des retraites. Personnalité hors du commun il est également connu pour ses qualités d’humanistes, actif dans de nombreuses causes. L’histoire retiendra de lui son incroyable énergie, ses coups de gueule mémorable, son look délibérément prolétaire, et revendiqué comme tel, ses bretelles, son écharpe rouge et ses cigares made in Cuba, et les valeurs d’un syndicalisme pur et dur à l’ancienne qu’il a tenté de transmettre tout au long de sa vie. Il la terminera en président la Libre-Pensée, une association plutôt anarchiste de libres penseurs, après avoir fait élire son poulain, Jean Claude Mailly, à la tête de FO.
Un militant qui a fortement marqué son époque, non seulement par son caractère, mais aussi par ses actions, et sa conviction inaltérable en la défense de la liberté syndicale et des droits fondamentaux au travail dans des conditions dignes et respectueuses, bien au-delà des frontières nationales, idéaux qu’il a pu exprimer lors de ses missions pour le BIT.
Négociateur acharné et passionné il décède le 16 Mars 2014 à Paris et toutes classes politiques confondues, syndicalistes et travailleurs lui rendent un vibrant hommage.